claude GUILLEMOT
fer et lumière
Au commencement, il y a l’objet, et sa quête. Il y a l’outil, de fer, marqué dans sa forme et sa texture par le temps et le travail des hommes qui l’ont manié. Abandonnés dans une grange, enfouis dans la décharge d’un ferrailleur ou recueillis par un brocanteur avisé, ce sont ces pépites qui vont nourrir mon imagination.
Longtemps je les observe, les soupèse, les manipule et les associe jusqu’à faire naître de cette intimité l’idée première d’une nouvelle création.
Derrière le verre teinté du masque de soudeur, l’arc électrique assemble les différentes pièces, dans le spectacle magique des perles rouges du métal en fusion.
La patine, ensuite, fixe à jamais tous les pigments de la rouille, les noirs, les bruns, les rouges et orangés, les traces de terre ocre, les brillances de l’acier décapé par la soudure.
La « mise en lumière » enfin vient clore cette étrange alchimie qui donne naissance à une nouvelle et unique pièce, qui offre une nouvelle existence à l’objet premier qui a initié toute ma démarche.
Claude Guillemot