Charles-Philippe.
Ce qui frappe le regard à l’observation des œuvres de Charles Philippe Mommeja, c’est la manière singulière qu’il a de capter et de transcrire sur la toile l’intensité de la lumière. Ce n’est pourtant pas celle de Paris où il a vécu le plus longtemps…
Tardivement après avoir vécu quelques années dans ce cube de lumière à Rabat qu'une expression picturale explose: une profusion d'œuvres venues d'on ne sait où chez cet autodidacte iconoclaste.
Sans jamais avoir étudié les techniques du dessin, les règles du chromatisme, les subtilités de l'utilisation des huiles, encres, pastels et autres acryliques, Charles Philippe plonge avec une naïveté déconcertante dans la réalisation d'œuvres qui étonnent par leur maturité expressive.
Alors qu'il est résolument tourné vers le futur, il n'en reste pas moins que Charles Philippe est profondément pénétré d'art et de culture et l'on peut distinguer dans ce jaillissement pictural des hommages implicites.
Hommage à Olivier Debré en peignant une forme de sensation de la nature, les accidents sur la toile mettant en relief l'élégance des couleurs.
Hommage bien sur à Soulages qui comme lui ne pense pas la peinture mais l'élabore dans un geste libre de toute contrainte, le noir omniprésent lui permet de mettre en exergue la force de la matière.
Hommage enfin à Jackson Pollock avec ces lignes fluides et fragiles posées sur les couleurs de manière aléatoire pour créer une incertitude et une surprise.
Le maître mot de ce travail pourrait être une expérimentation de l'élégance qui conduit chaque respiration de l'artiste.