Devenir mosaïste, c’est avancer à la fois dans l’art et dans l’artisanat. L’artisanat parce que la mosaïque fait appel à des techniques précises qui ne procèdent pas directement de l’imaginaire. Quant à la dimension artistique, elle provient des aspects esthétiques et plastiques de la mosaïque, c’est-à-dire du choix des formes, des mouvements, des couleurs utilisées et de la représentation figurative ou abstraite.
Si le traitement de la matière, la coupe, le collage, le jointoiement constituent des phases concrètes de réalisation qui obéissent à des règles fixes dont l’ensemble forme le ‘métier’, l’image et sa composition relèvent en revanche de la subjectivité et de la créativité du mosaïste. Le dessin en grand, d’après lequel la mosaïque sera réalisée, et que l’on nomme ‘carton’, comme pour une fresque ou une tapisserie, fait d’abord appel à la création artistique. Les techniques interviennent ensuite.
C’est pour ces raisons que j’ai choisi de devenir mosaïste. Ce métier, manuel et artistique tout à la fois, se présentait à moi comme l’opportunité – une fois acquises les techniques de base – de progresser sans cesse et de tendre durant tout une vie vers le beau. Le mosaïste se situe alors dans une tension entre la satisfaction de créer et le besoin de pousser toujours plus avant la recherche et l’expérimentation.
Les matériaux utilisés en mosaïque constituent une palette dont l’usage est assez semblable à celle du peintre. Le mélange des tesselles est aussi un mélange de couleurs. Ici la matière est solide et doit être taillée, brisée puis collée au lieu d’être étalée. Pour le reste, les options esthétiques ne diffèrent que très peu de celles prises par le peintre tout au long de l’élaboration de son tableau. La tesselle est à la mosaïque ce que sont le pigment et l’huile de lin à la peinture.
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